Vade retro satanas

Parmi les petites choses qui me caractérisent, il en est une qui me joue bien des tours. Non, je ne vais pas parler ni de Dieux, ni de Satan, mais du téléphone ! Ce petit objet du quotidien, devenu maintenant indispensable pour tout un chacun, voire addictif pour d’autres, est un enfer pour moi.

Photo de Moose Photos sur Pexels.com

Il est vrai qu’en dehors du boulot, je passe énormément de temps sur mon téléphone, principalement pour aller sur internet et sur les réseaux, mais jamais, au grand jamais, pour téléphoner. S’il est bien une chose que je ne supporte pas, c’est passer un coup de fil. C’est assez problématique quand c’est mon outil de travail principal, mais j’y reviendrai un peu plus tard. J’ai déjà du mal à parler aux gens en temps normal, en face à face, mais le faire à travers cet appareil, quelle horreur !

Cela me joue souvent des tours, notamment en ce qui concerne ma santé. Merci soit Doctolib et autres plateformes de prise de rendez-vous. Mais malheureusement, beaucoup de professionnels n’utilisent pas ces outils et préfèrent gérer leurs plannings et rendez-vous par téléphone (et je les comprends tout à fait). Dans ce cas, plusieurs possibilités s’offrent à moi : je demande à ma mère d’appeler pour prendre rendez-vous pour moi ou je cherche un autre médecin qui prend les rendez-vous via ces plateformes. Cependant, vu la pénurie de professionnels de santé dans ma campagne, cela devient compliqué. On en vient à la dernière possibilité : prendre mon courage à deux mains et attraper ce satané téléphone pour convenir d’un rendez-vous. Mais le courage ne vient que lorsqu’il y a cas de force majeure (comme plus de médicaments ou des lunettes cassées), car sinon je procrastine au maximum, parfois pendant plusieurs années.

Même au boulot, c’est problématique. J’essaie toujours de passer par la voie du courrier électronique. D’ailleurs, dans mon travail, il y a un adage qui dit « les écrits restent, les paroles s’envolent » (ce qui me va très bien). Mais lorsque j’ai besoin d’une information de manière urgente, je suis obligée de téléphoner. Là, tout un processus se met en place. Je me répète intérieurement ce que je dois dire à mon interlocuteur, une fois, deux fois, trois fois, histoire que je sois au point et que la conversation ne dure pas trop longtemps. Puis, j’attrape le combiné et compose le numéro, et là, patatras, je tombe sur le répondeur. Je crois que c’est la pire des situations qui puisse m’arriver. Bien qu’ayant révisé mon discours, je me sens complètement décontenancée face à un répondeur. Je suis presque à bégayer dès que le bip retentit. C’est vrai, quand il y a quelqu’un au bout du fil, au moins il peut compenser les blancs quand je réfléchis à ce que je vais répondre. Malheureusement, on n’a pas encore inventé le répondeur qui fait la conversation. Combien de fois ai-je oublié de me présenter et de laisser mon numéro de téléphone pour qu’on puisse me recontacter. Bref, ce n’est pas mon truc.

Photo de Pixabay sur Pexels.com

Que ce soit une amie de longue date qui m’appelle ou un téléprospecteur, la gêne au téléphone sera la même (je serai toutefois moins énervée si c’est une amie qui est à l’autre bout du fil). Je ne sais déjà pas tenir une conversation en temps normal, mais là les mots m’échappent, et je n’ai aucun moyen d’interpréter les émotions de mon interlocuteur. Je pourrais passer les appels en Visio, mais je n’apprécie pas non plus.

Pourtant il y a bien une personne avec qui je ne peux m’empêcher de téléphoner régulièrement ; c’est ma mère. Et ce ne sont pour la plupart du temps pas des conversations de 5 minutes, mais qui peuvent durer plus d’une heure, avec des grands blancs, bien gênants en temps normal, mais là qui passent sans soucis. Je ne m’explique pas cela. C’est vraiment la seule et unique personne avec qui je me sens à l’aise au téléphone.

Si vous aussi vous rencontrez des difficultés à l’idée de passer un coup de fil, sachez que vous n’êtes pas seuls. Et si certains sont parvenus à passer au delà, je veux bien leurs astuces.


Une réflexion sur “Vade retro satanas

Laisser un commentaire